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Premier roman. Premier Salon. Une « réussite » (toute proportion gardée !), mais pourquoi ?

Dans cet article, je vais revenir sur mon premier salon et vous expliquer pourquoi ça a plutôt pas mal fonctionné. Pour les non-auteurs, ce sera l’occasion de découvrir les coulisses de ce genre d’évènement. Pour les auteurs, vous y trouverez certainement des clés pour que votre premier (ou prochain) salon, se passe le mieux possible !

On est le dimanche 7 novembre 2021. Hier à cette heure-ci j’étais installé derrière mon stand, dans la salle municipale d’Orval, une petite commune au sud du Cher qui jouxte Saint-Amand Montrond, et je n’en menais pas large. Et pourtant.

Dès mon arrivée, je me suis senti tout petit. Je m’attendais à un petit truc sans prétention, un peu bancal, je ne sais pas pourquoi… Des appriori totalement infondés et qui me font rougir à postériori. La salle est grande. Elle est belle. Les organisateurs sont hyper bien organisés.

Après avoir contrôlé mon pass sanitaire, on me conduit à mon stand. Allée 3, première table. Un petit chevalet m’attends avec mon nom. Je commence à m’installer. Je regarde autour de moi. La salle est à moitié rempli, je ne suis pas le dernier, d’autres arrivent encore. Certains semblent se connaitre. Pas mal en fait. Moi personne ne me connait. Mais ce n’est pas grave, c’est normal…

Une responsable passe me voir pour savoir si l’installation s’est bien passé et me propose d’aller boire une boisson chaude à la buvette. J’accepte. L’ambiance est conviviale. J’observe en spectateur timide. Pourtant aujourd’hui je suis acteur.

Les auteurs qui m’entourent sont des hommes, majoritairement, des femmes aussi, tous plus âgés que moi. Certains me font penser à des vétérans. Ils ont sur leur table de nombreux livres. Certains ont reçu des prix. Je le vois au bandeau rouge qui enveloppe le bas de leur ouvrage. Je me sens vraiment tout petit. Je ne pensais pas que ce salon sans prétention attirerait des auteurs confirmés, venu parfois de l’autre bout de la France.

11h18. Je vends mon premier exemplaire. On m’avait dit « sur un salon, quand tu es inconnu, si tu vends un ou deux livres, c’est déjà bien ! ». Je me dis donc : objectif à moitié atteint. Ça fait quelque chose de parler de son livre à un parfait inconnu. Jusque là, j’en avais seulement parlé à mon entourage plus ou moins proche. Mais là, ces deux-là je ne les connais pas. Lui s’appelle Gérald. Il a la soixantaine. Comme il a oublié ses lunettes, c’est sa fille qui lui lit le quatrième de couverture. Il n’est pas très expressif (ça sent pas bon…). Finalement il hoche la tête et souffle à sa fille « je le veux bien. » Et voilà ma première vente du salon.

12h05. Second exemplaire vendu. C’est pour Bernadette. Elle est avec son mari et il lui offre avec tendresse. C’est vraiment trop chou. Quelques minutes avant, elle avait flashé sur la couverture et m’avait lâché un « il est super beau votre livre » avant de poursuivre sa visite. Je lui avais répondu, en souriant des yeux, « l’histoire l’est plus encore ». Et les revoilà. Comme dit Orelsan : « le style a son importance » .

13h24. J’ai bien mangé. Le repas était excellent. C’est calme, j’en profite pour faire un tour pour visiter les autres stands. Je suis plus à l’aise que ce matin. Je remarque le stand de Rebelle Editions. Une maison d’édition indépendante que j’avais déjà remarqué. J’en profite pour me présenter et échanger un peu avec eux 😉

14h50. Une correspondante de presse du Berry Républicain se présente à moi. Une des organisatrice lui a parlé de moi et elle souhaite me poser quelques questions. Je suis un peu impressionné mais me prête volontiers au jeu. S’en suis une photo sur laquelle je pose, crispé, avec mon livre entre les mains. Peut-être que l’article parlera de moi, ou pas. Je ne suis pas seul…

15h14. Troisième vente. Youhou ! J’ai dépassé mon objectif. Elle s’appelle Véronique et essuie la buée sur ses lunettes pour lire le résumé au dos du livre. Un peu plus tôt, elle a entendu une journaliste évoquant un jeune qui venait de publier son premier roman. Tadam ! Elle semble emballée par l’histoire et repart avec mon livre.

15h31. Quatrième vente. C’est pour Sergiane. Elle tient le stand d’une asso de lecture en face. Elle était intriguée par le mot « dystopie » (remarqué sur mon roll up) au point de regarder sur internet? Mon récit pique sa curiosité et elle a envie de découvrir ma version du futur.

16h27. Les deux organisatrices du Salon souhaitent m’acheter un exemplaire pour le mettre à la médiathèque d’Orval. A partir de ce jour, 10 000 personnes peuvent lire mon livre. C’est un peu dingue quand on y pense.

17h39. Colette et Gérald sont fan de Dan Brown. Lui me lance sur le transhumanisme (je suis pas calé là-dessus, alors je parle peu et hoche beaucoup la tête), tandis qu’elle veut juste m’acheter mon livre (elle aime les œuvres d’anticipations) et rentrer chez elle.

18h00. Fin du salon. On remballe. On remercie les organisateurs. Et on rentre chez soit le sourire au lèvres car finalement, le bilan est plutôt cool :

  • 6 livres vendus
  • Des dizaines de marques-pages distribués
  • Un présence en médiathèque assurée
  • Un article qui parle de moi en PQR (Presse Quotidienne Régionale. Chez nous, c’est le Berry Républicain).

Mais tout ceci est-il le fruit du hasard ? La réponse est non. Bien sûr il y a toujours une part de chance, de hasard ou au contraire de mauvaise fortune. Mais le destin, ça se provoque.

Cher collègue auteur débutant comme moi, voilà comment mettre toutes les chances de votre côté pour y arriver.

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Etape 1 : se renseigner

Il y a forcément un salon du livre près de chez vous. Les français aiment lire, c’est inscrit dans notre patrimoine culturel et génétique. Plus encore, ils apprécient rencontrer les auteurs. Alors s’il existe un endroit idéal pour vous faire connaitre et séduire de nouveaux lecteurs, c’est sur un Salon du livre.

Mieux vaut être remarqué dans un petit bled que passer inaperçu dans la capitale.

Dans les grandes villes, les places dans les salons du livre sont rares et chères. Il faudra avoir fait ses preuves et montrer patte blanche. Privilégier donc un évènement local. C’est ce que j’ai fait. Lors de la sortie de mon livre Le Dernier Acte j’ai été sur le site de CICLIC, une plateforme de ressources autour du livre et de l’écriture en Région Centre Val de Loire, et j’ai dégoté un listing de tous les évènements régionaux. C’est comme ça que je suis tombé sur le Salon du livre d’Orval.

Etape 2 : être opportuniste et oser

Les inscriptions au salon étaient clôturées depuis le 31 août et on était mi-octobre et le salon se tenait début novembre. Et alors ? Les désistements de dernière minute ça existe, non ? Alors j’ai tenté ma chance. Mais j’ai fait ça bien. J’avais au préalable préparé un communiqué de presse (si vous ne savez pas comment en faire un qui tienne la route, je ferai un billet prochainement là-dessus) que j’ai joint au mail adressé à la responsable du salon. Un appel à la mairie juste avant m’avait permis d’obtenir ses coordonnées.

NB : toujours s’assurer qu’on s’adresse à la bonne personne.

Etape 3 : Se préparer

Un salon du livre, on n’y va pas les mains dans les poches, aussi petit soit-il. Ça demande un minimum d’organisation.

1. On en parle !

Communiquez dessus ! Relayer l’info sur vos réseaux sociaux, auprès de votre famille, amis et collègues. C’est un bel évènement, vous pouvez être fier d’y participer, même si c’est un petit salon.

2. On prépare son stand en amont

Il vous faudra :

  • Votre livre en plusieurs exemplaires (au moins dix)
  • Des marques-pages (c’est un outil promotionnel très efficace)
  • Un ou deux pupitres de table pour présenter votre livre de façon élégante
  • Un roll-up (ou kakémono) pour faire vraiment pro.
  • Des commentaires de lecteurs à consulter
  • Une nappe en tissu
  • Des stylos (plusieurs, on n’est jamais à l’abri d’une panne d’encre !) pour signer vos dédicaces.
  • Un carnet de note pour noter des infos, des contacts…

3. On se renseigne sur l’organisation :

  • Les conditions d’accès à la salle,
  • Les horaires d’accueil des exposants,
  • Le repas,

Etape 4 : le jour J, ne soyez pas timide.

Je suis un garçon timide de nature. Spontanément, je ne vais pas vers les autres. Je ne suis pas antipathique, plutôt sympathique même, mais voilà, je suis un type réservé. Et autant vous dire que sur ce genre d’évènement, ça le fait pas. Il faut parler avec les gens !

Avec les organisateurs : car c’est grâce à eux que vous êtes là ! Et puis il y a de grandes chances pour qu’ils vous apprennent plein de choses intéressantes.

Avec les autres auteurs. Là aussi, pas facile de faire le premier pas. Pourtant vous aurez tout à y gagner. Ce sera l’occasion de glaner des conseils, des trucs de vieux routards de l’écriture ou des infos tendances portées par des auteurs ultra-connectés.

Avec les éditeurs. Souvent, pas mal de maisons d’éditions sont présentes. Voilà une bonne occasion de créer des liens privilégiés et de vous faire connaitre auprès de ces professionnels. Qui sait, ils éditeront peut-être votre prochain bouquin !

Avec les visiteurs. Et là, là… là vous devez transformer l’essai. Des mots qui sortiront de votre bouche dépendra la décision du visiteur d’acheter ou pas votre livre. Vous aurez travaillé au préalable votre présentation, alors vous saurez quoi dire. Vous parlerez de votre œuvre avec passion, sans bafouiller. Et alors que le type hochera la tête d’un air dubitatif, vous le verrez, contre toute attente, sortir son porte-monnaie et vous lâcher un « je vais vous en prendre un ».